Y'a des jours comme ça...
Ben oui, y'a des jours comme ça ou rien ne va plus...
Il serait inexacte, prétentieux, voire "mytho" pour parler "d'jeun's", de prétendre n'avoir jamais casser un avion. Ce sont des choses que tout modéliste subit au cours de sa pratique sur les terrains (ou dans l'atelier quand on marche dessus... lol). Oui, j'en ai cassé des avions, mais toujours par la prise de risque, souvent inutile d'ailleurs. Mais avec des modèles perfectionnés et chers, on se fait un peu moins téméraire derrière la radio, on fait attention au matériel et on sécurise comme on peut (doublage des accus, servos sur chaque volets, récepteur de qualité, Fail-Safe, etc...). Malgré cela, l'avion reste toujours pendu au bout d'une antenne, et difficile de savoir ce qui se passe vraiment dans cette liaison hertzienne invisible à nos yeux.
Tout commença en cette belle journée prometteuse que ce dimanche 9 septembre ou, après un été plutôt passable, le soleil était au rendez-vous. Ce jour là, direction Lens pour le meeting annuel. Et comme le beau temps est là, j'en profite pour mettre sur la remorque (car il ne rentre pas dedans) mon Extra 260 Eurokit de 2,60m (moteur 3W60 de 57cc), en plus du Sagittario que je ne présente plus et 4 autres avions, dont ceux des enfants bien sùre...
C'est un évènement car jamais je n'emmène l'Extra en meeting. Premièrement parce qu'il est gros et prend donc beaucoup de place, et deuxièmement car il y a dans ce genre de manifestations des pilotes bien plus aguerris que moi avec ce genre d'appareils. Et bien justement, je voulais le faire régler par un "pro". Après 11 ans de vol, il était temps...
Arrivé sur place, un p'tit bonjour à tout le monde et après montage puis contrôle, l'Extra prend la file pour prendre la piste.
L'Extra 260 attend son tour de vol. Titeuf est impatient ! C'est la dernière photo de l'avion :
Son tour arrive, démarrage, chauffe du moteur, décollage, tout va bien ! Alors on se chauffe aussi les doigts, vraiment sympa cette grosse bête à piloter ! Avertissement du Chef de piste : Quelqu'un traverse la piste. Passage mi gaz du moteur, un virage pour ce mettre face au vent, altitude sécurisée, clin d'oeil sur le chrono de la radio et, en relevant le regard, l'avion est à 45°, le nez dirigé vers la planète (?!)...
Normalement, un léger rétablissement suffi. Et là : RIEN !... L'avion se met sur une aile, puis tourne sur lui même et à 1 ou 2 mètres du sol les commandes reviennent... trop tard ! Décrochage et choc avec la planète innévitable... L'avion est quasiment détruit (en fait, il reste une aile intacte ! lol).
Un problème radio est tout de suite envisagé, mais le doute s'installe du fait que j'ai quitté l'avion du regard (une fraction de seconde) au moment de l'incident supposé. L'aurais-je fais décroché ?
Toujours dans le doute, je refuse de faire voler un autre appareil avec la radio, on ne sait jamais...
Tant de kilomètres pour ne pas voler (je parle pour moi, car les enfants en ont largement profité...) !
Puis je me rapelle que la radio de Julien a encore en mémoire le Sagittario... Chouette, je vais pouvoir voler en pulso ! LOL
Je prend donc le module HF de mon émetteur et le met sur la radio de julien pour avoir la fréquence de mon avion. Programmation du "modèle", le tour est joué. Contrôle de la radio et des inters (on ne sait jamais, dès fois qu'un mixage soit enclenché...), plein du réservoir et c'est parti pour la piste.
Surprise, le moteur part du premier coup d'air comprimé et après un décollage laborieux (toujours trop haute ton herbe Jean-Pierre... trop haute...), c'est parti pour un vol de 5 min (j'avais mis un réservoir de 1,5l). Il fallu régler un peu les trims, mais tout est ok... jusqu'à l'atterrissage, précédé d'une chute verticale moteur calé depuis la, presque, perte de vue, au pied ! J'adore ce bruit de sifflement au passage de l'avion vent dans le dos et le bruit du public (HHHannn...) qui croit que l'avion va piquer le nez droit dans le sol...
Le temps passe, et retour en piste pour un second vol du Sagittario. Décollage idem qu'au premier vol (Jean-Pierre ! ton herbe ! encore trop haute... lol) et le vol est plus rapide. C'est l'éclate !!! Ca pulse à 200/220 km/h (et non 350 comme annoncé au micro, arrète de boire Jean-Pierre, tu lis plus le compteur... LOL), j'aime cette montée d'adrénaline...
Au bout de 2min de vol, je fais un passage plein badin à 1m du sol (autant profiter de la grande piste de l'aérodrome et du dégagement qu'elle offre) et là, l'avion s'incline soudainement et brutalement à gauche (30° environ) et durant un dixième de seconde je n'ai rien pu faire... rétablissement de l'avion et prise d'altitude. Le public n'a rien vu, mais j'ai le palpitant qui a doublé de régime ! J'en informe mes mécanos (les enfants) et Julien me dit "pose papa, pose !"
Comme je suis un père obéissant (lol) je prend un peu d'altitude et coupe les gaz, sans même saluer le public (ce que je fais toujours avant de poser...) et lors de mon dernier virage pour m'aligner sur la piste, l'avion resta dans sa position pour faire des ronds (3) jusqu'à percuter le sol ! Deuxième avion "au tas" de la journée, lui aussi irrécupérable (sauf moteur et radio... ouf !)
Sauf à avoir subi un brouillage de la fréquence (ce que je doute), la seule pièce commune à ces deux modèles est le module HF de l'émetteur, que je considère, aujourd'hui, comme responsable de ces deux crashs. Le retour SAV de la radio (et des deux récepteurs) me confirmera ou non cette hypotèse...
Voici le bilan en image :
Ce genre de panne est, à ma connaissance, assez exceptionnelle. Comme dit ma femme pour me rassuer, "C'est pas grave, c'est la première fois que ça t'arrive...". Certes, c'est en effet la première fois en 28 ans de pratique mais tout de même, mes deux avions fétiches dans la même journée, ça fait beaucoup. Sans compter le temps à passer pour refaire ce genre d'appareils.
Bref, à suivre...